McLaren est peut-être l’équipe dont la trajectoire a été la plus renversante depuis le début d’année : du fond de grille à Bahreïn, l’équipe de Woking est passée à l’avant de la grille au Grand Prix de Grande-Bretagne ou en Hongrie. Le regain de compétitivité s’est fait aussi vif qu’inattendu pour la MCL60.
Mais l’avenir de McLaren pourrait s’annoncer plus brillant encore que cette deuxième moitié de saison – qui augure déjà du mieux.
Car McLaren construit en effet une nouvelle soufflerie, un nouveau simulateur… et s’est renforcée avec les recrutements de David Sanchez venu de Ferrari, ou de Rob Marshall de Red Bull. Ils viendront prolonger les efforts de Peter Prodromou au département aérodynamique.
Andrea Stella, le directeur d’écurie, s’est exprimé sur ces changements d’importance. Pourquoi finalement avoir ressenti le besoin d’améliorer encore l’équipe technique de McLaren, au vu de l’efficacité des évolutions de cette année ? Pourquoi avoir restructuré l’équipe McLaren (Rob Marshall sera à la direction technique, Prodromou supervisera toute l’aérodynamique et Sanchez sera le directeur technique chargé du concept et de la performance) ?
Le patron de Woking s’exprime…
« L’objectif principal que Zak et moi avons identifié était d’améliorer notre compétitivité sur la piste en ajoutant de la performance à la voiture. L’une de mes premières tâches en tant que directeur d’écurie a été d’identifier le type d’organisation et le modèle fonctionnel dont nous avions besoin chez McLaren pour pouvoir atteindre cet objectif dans les plus brefs délais. »
« L’accent a été mis en particulier sur le domaine technique où la voiture est conçue. Il nous est rapidement apparu que Peter Prodromou était la personne qu’il nous fallait pour diriger l’aérodynamique. »
« Le leadership de Peter a été exceptionnel depuis qu’il a été chargé du développement aérodynamique et de la réorganisation du département. Non seulement nous avons abordé les bonnes zones de la voiture avec clarté du point de vue du développement, mais nous avons également restructuré le département, établi une nouvelle éthique et responsabilisé les talents, et nous sommes très riches de ce point de vue chez McLaren. »
« Lorsque l’on se promène dans le département aérodynamique, on peut percevoir l’énergie de ce groupe, ce que nous n’avions pas connu depuis longtemps. Nous devons rendre hommage à Peter, car c’est lui qui a fait tout cela, avec le soutien de Giuseppe Pesce, le directeur de l’aérodynamique, et du reste de l’équipe de direction de l’aérodynamique. »
Les hommes de l’ombre de McLaren
Stella a également commenté les changements dans deux autres départements clefs : celui du design et de l’ingénierie, et celui de la conception du véhicule, qui sera sous la houlette de David Sanchez.
« De la même manière, au sein du département du design et de l’ingénierie, nous nous sommes efforcés de laisser le dynamisme et la compétence guider notre approche de la conception collaborative des voitures. Ce département est un composé d’un groupe d’individus très mûrs et remarquables, et je suis très heureux de voir la qualité du travail qu’ils ont pu produire, en travaillant pratiquement sous la pression constante du temps et des défis techniques. Neil Houldey, Mark Ingham et leur structure de direction ont dirigé le département grâce à leur expérience unique, et ce domaine sera encore renforcé lorsque Rob Marshall rejoindra l’équipe. »
« Nous avons également étudié une organisation rationnelle et adaptée pour le département de la direction des performances et des concepts du véhicule, qui sera dirigée par David Sanchez dès son arrivée. Entre-temps, Jonathan Marshall et Mark Temple ont encore renforcé leur rôle dans la direction des performances des véhicules et de l’analyse de la concurrence, en vue de tirer le meilleur parti du MCL60 et de guider le développement conceptuel de la voiture de 2024, en collaboration avec d’autres départements. »
Dans le futur organigramme de McLaren, Stella continuera aussi à s’entourer de relais indispensables, comme Piers Thynne à la direction des opérations (un rôle central lors des week-ends de Grand Prix) et Gil de Ferran (revenu comme consultant).
« Lorsque je me rends à des courses, être présent à l’usine peut devenir un véritable défi pour moi. Afin de garantir la continuité de la présence et de l’action des dirigeants, Piers Thynne a été nommé directeur des opérations. En fait, Piers, qui est un formidable leader et qui est exceptionnellement doué pour faire bouger les choses, élargit mon rôle et veille à ce qu’il y ait toujours un responsable présent et soutenant l’équipe à l’usine. »
« Piers et moi pouvons également bénéficier de la présence de Gil de Ferran, qui travaille à nos côtés en tant que consultant et qui renforce encore la capacité de l’équipe de direction : Piers, Gil, Daniel [Gallo, directeur des ressources humaines], moi-même. Et nous sommes tous soutenus par Zak – même lorsqu’il s’agit de leadership en Formule 1, ce n’est pas une question de personne, c’est toujours une question de travail d’équipe ! »
Désormais, McLaren aurait bien toutes les armes pour revenir au sommet de la F1. Stella a-t-il conscience de cette pression supplémentaire ?
« La description de ce processus dans le domaine technique n’est qu’un exemple visible de ce qui s’est passé récemment chez McLaren, alors que nous faisons évoluer l’équipe et que nous la dotons des normes requises pour lutter aux avant-postes de la F1. »
« Mais la réalité, c’est que dans toute l’équipe, tout le monde s’active et souhaite jouer un rôle. Nous avons montré ce dont nous sommes capables chez McLaren, mais ce n’est pas une raison pour nous reposer sur nos lauriers. À l’inverse, cela nous donnera une détermination supplémentaire pour garder les pieds sur terre et travailler à apporter à notre équipe le succès que McLaren mérite. »
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