Comme nous vous l’indiquions (voir notre article), la fin des couvertures chauffantes, officiellement toujours prévue pour l’an prochain, suscite au mieux le débat dans le paddock, au pire, le scepticisme.
George Russell, qui a testé les Pirelli sans couvertures à Barcelone s’était dit très inquiet pour la sécurité (voir notre article) à l’idée de cette évolution (prévue pour des raisons écologiques et financières).
Alors, verra-t-on des crashs à répétition, dangereux pour la sécurité des pilotes, avec des pneus sans couvertures chauffantes ?
Simone Berra, ingénieur en chef de Pirelli, a voulu apporter un son de cloche inverse. Jusqu’à considérer le test de Barcelone comme « positif ».
Et l’Italien de renvoyer la balle vers George Russell : ce serait à lui d’adapter son style de pilotage.
« Nous considérons le pneu capable de faire la course, car sinon nous ne l’aurions pas proposé à l’évaluation. Oui ces pneus sont capables de courir. Le premier secteur pourrait être délicat, mais à part cela, tout va bien. »
« Il est évident que les pilotes doivent penser que le fait de ne pas utiliser les couvertures est différent de ce qui se passe aujourd’hui, et qu’ils doivent donc aborder le tour de sortie des stands d’une manière différente. »
« Dans des conditions froides, il peut être plus difficile de faire monter les pneus en température, mais il s’agit simplement d’aborder la première partie du tour [avec prudence]. »
« Dans le premier secteur, on voit généralement plus de différence que dans les autres secteurs, car les secteurs 2 et 3 sont déjà en ligne avec les chronos des couvertures, donc il s’agit juste de gérer les premiers virages. »
« Mais en termes de sécurité, je ne vois pas de risque spécifique dans les données. »
« Vous devez changer votre façon de conduire dans le premier tour, vous devez adapter votre style de conduite pour protéger les pneus parce que vous pouvez générer du ’graining’ si vous poussez trop dans les premiers virages et que les pneus ne sont pas à la bonne température. »
« Je respecte l’opinion des pilotes, c’est certain, mais il est évident qu’il y aura des différences par rapport à l’ancien produit et à la gestion [actuelle] des pneus. »
Berra estime d’ailleurs que le retour d’expérience de Mercedes était en fait plutôt positif. Il fait aussi référence aux progrès faits entre le test de Jerez en début d’année (test aussi avec Mercedes) et l’essai à Barcelone au début du mois.
« Nous avons eu de bons échos de la part de Mercedes et de Ferrari. »
« Mercedes a fait le premier test au début de l’année et ce test maintenant. Et ils ont vu une amélioration assez importante en termes de développement. Nous allons donc dans la bonne direction ».
« La structure a bien fonctionné. Nous nous concentrons maintenant un peu sur les composés en vue de Silverstone, en particulier sur la gamme des composés les plus durs. »
« Mais en termes de performance générale, les pneus sans couvertures chauffantes ont bien fonctionné si l’on considère que nous n’avons pas eu des températures de piste élevées les deux jours. »
« Mais Barcelone est un circuit très sévère pour les pneus, ce qui aide un peu la phase de chauffe, parce que vous avez des virages à grande vitesse avec des charges élevées. »
Un test décisif est prévu pour Silverstone, alors qu’il faudra que la FIA prenne son verdict définitif d’ici le 31 juillet normalement.
« Nous nous dirigeons donc vers Silverstone, et nous verrons quelles seront les conditions en termes de températures de piste, probablement plus basses qu’à Barcelone. Cela pourrait être utile pour la phase de chauffe sans couvertures. »
« Mais nous sommes convaincus que nous atteindrons notre objectif pour Silverstone et nous proposerons alors notre produit aux équipes. Nous verrons alors les évaluations finales. »