Cette année, Kevin Magnussen n’a pas de nouveau coéquipier mais aura un nouveau patron, puisque Ayao Komatsu a remplacé Günther Steiner à la direction de l’équipe.
C’est Günther Steiner qui est allé rechercher Kevin Magnussen pour le faire revenir en F1… pour autant, le Danois entretenait aussi une très bonne relation avec l’ingénieur Komatsu. Depuis 7 ans maintenant.
« J’ai une bonne relation avec Ayao. Il est dans l’équipe depuis huit ans, depuis les débuts en 2016, donc j’ai travaillé très étroitement avec lui depuis que je suis arrivé chez Haas en 2017. »
« Ayao est un ingénieur, et il a une expérience raisonnable de l’ingénierie au sein d’une équipe de Formule 1, et avoir cet état d’esprit à la tête de l’équipe va être très intéressant. Je pense que cela va changer la dynamique et la communication dans l’ensemble de l’organisation. »
Kevin Magnussen assure qu’il revient à la compétition plus en forme que jamais : en quoi son hiver a-t-il donc été si fantastique que cela ?
« Tout se passe bien. Je pense que chaque année, j’essaie de me surpasser en arrivant sur la piste un peu plus en forme à chaque fois. On peut toujours s’entraîner un peu plus dur. Il est certain que ces deux dernières années, je me suis beaucoup plus concentré sur ce point et depuis qu’ils ont fixé la limite de poids des pilotes, vous pouvez prendre un peu de poids, un peu de muscle sans être désavantagé. J’en ai profité ces deux dernières années. Maintenir ce niveau de forme tout au long de la saison sera un défi. »
La grande question cependant sera de savoir si la VF-24 sera une bien meilleure voiture que sa devancière ; un objectif qui ne parait certes pas complexe…
Pour autant, Haas n’est-elle pas perdue dans son développement ?
Kevin Magnussen, contrairement à Nico Hülkenberg, avait validé et gardé les évolutions importantes apportées par l’équipe à Austin, l’an dernier. La voiture de 2024 continuera-t-elle donc sur la lancée de cette évolution mi-figue, mi-raisin ?
« L’évolution était plutôt une expérimentation l’année dernière. Il est difficile d’appeler cela une évolution parce que ce n’était pas vraiment franchir un cap en termes de performance, c’était plus un pas de côté, mais c’était une très bonne expérience pour explorer le concept de voiture que nous avons cette année. Je pense que nous voulions voir le potentiel et les caractéristiques en piste de ce concept de voiture. »
« J’espère que nous pourrons faire un pas en avant. Nous avons basculé sur le développement de la voiture de cette année assez tard, nous avons donc eu peu de temps pour la mettre au point, mais ça se passe plutôt bien. Même si nous ne pouvons pas garantir que nous ferons un pas en avant dès la première course à Bahreïn – je pense que le développement semble au moins plus intéressant. »
Il est clair que l’an dernier, Kevin Magnussen s’est moins bien adapté au pilotage de la Haas que son coéquipier Nico Hülkenberg. Qu’est-ce qui le gênait en particulier ?
« Nous avons commencé la saison avec pas mal d’adhérence, mais c’était très instable et incohérent. C’est quelque chose avec lequel j’ai eu un peu de mal. J’aime que l’avant soit au moins constant pour pouvoir gérer le survirage ou le sous-virage. Ce n’est pas comme si j’avais une préférence, c’est surtout l’inconstance, en entrée de virages, qui me gêne, c’est là que je dois être capable de m’engager à faire pivoter la voiture et à rester sur les freins. »
« Les évolutions d’Austin m’ont beaucoup aidé. Ce n’était pas un pas énorme, mais c’était un pas dans la bonne direction, et j’espère que cette année sera un pas encore plus grand dans cette direction. »
Depuis quelques semaines, Ayao Komatsu fait passer le message : Haas devrait avoir la voiture la plus lente du plateau à Bahreïn pour le premier Grand Prix.
Kevin Magnussen n’est-il pas déçu par ce manque apparent d’ambition ?
« Les attentes sont plutôt bien gérées cette année. Je pense que certaines années, il y a eu un certain optimisme irréaliste à l’approche des saisons et j’ai été affecté par cela aussi. Ayao est très clair sur le fait qu’il ne pense pas que nous soyons sortis de la position où nous étions l’année dernière, mais il est clair qu’il voit la trajectoire de développement comme beaucoup plus forte, donc il est optimiste sur le fait que nous puissions aller de l’avant cette année. »
« L’année dernière, nous nous sommes heurtés à un mur en termes de développement. Nous n’avons pas pu franchir cette barrière avant d’avoir modifié le concept, et cette année s’annonce sous de meilleurs auspices. Les attentes sont faibles pour commencer, mais élevées pour l’ensemble de la saison. »
Désormais, Kevin Magnussen est un pilote très expérimenté en F1 puisqu’il a passé la barre des 150 Grands Prix… vise-t-il le 200e ?
« Ce genre de statistiques signifie beaucoup, mais vous ne voulez toujours pas l’admettre. En réalité, ce qui vous intéresse, ce sont les résultats, les statistiques les plus impressionnantes, comme le nombre de podiums, de poles, de victoires ou de championnats. C’est le genre de statistiques dont on rêve en grandissant, pas le nombre de courses auxquelles on a participé. En fin de compte, le fait d’avoir été en Formule 1 pendant autant d’années et d’avoir participé à autant de courses est une étape importante, un accomplissement, mais ce n’est pas quelque chose dont je rêvais quand j’étais enfant. »
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