Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !
Les Tops.
Top n°1 : McLaren change le chrome en or
La première série d’évolutions apportée sur la McLaren, au dernier Grand Prix au Red Bull Ring, avait déjà laissé entrevoir des progrès sensibles pour la monoplace orange (repeinte en partie en chrome à Silverstone). Mais on était en droit de demander une nouvelle confirmation.
Et quelle confirmation ! La McLaren était tout simplement la 2e monoplace la plus rapide à Silverstone. Max Verstappen en début de course, lorsqu’il pourchassait Lando Norris passé en tête, ou à la relance en tendres ; ou encore Lewis Hamilton après la période de voiture de sécurité : tous les pilotes ont été choqués ou surpris du rythme des McLaren. « Les McLaren nous tuaient dans les virages à haute vitesse » lançait ainsi Lewis Hamilton.
Ce podium de Lando Norris, et la 4e place de Lando Norris, sont peut-être plus gratifiants ou rassurants encore que le doublé de Monza en 2021 : car cette fois, ces résultats ont été obtenus totalement au mérite, sans circonstance de course particulière, sur le rythme pur. Bien sûr, les écarts restent encore faibles, mais quand on se rappelle où McLaren avait commencé l’année à Bahreïn, en fond de grille, on ne peut que saluer l’efficacité du travail notamment effectué par Peter Prodromou au département aérodynamique.
En bref, McLaren fait en milieu de saison ce qu’Aston Martin F1 a fait en début d’année.
Top n°2 : Piastri méritait le podium
La performance remarquable, une fois de plus, de Lando Norris, peut et doit être saluée. Mais l’on voudrait ici, comme petite consolation, distinguer la prestation d’Oscar Piastri tout au long du week-end. Le rookie (ne l’oublions jamais) ne bénéficiait pas des toutes dernières pièces évoluées sur la McLaren. Notamment le nouvel aileron avant, qui valait bien un dixième au chrono, comme l’a reconnu l’équipe. De plus il courrait avec un moteur d’un kilométrage plus avancé que Lando Norris.
Or en qualifications, Piastri a terminé justement à 131 millièmes de son coéquipier (à la 3e place). Le même temps donc, compte tenu des évolutions. De plus en course, malgré ces déficits, il tenait le rythme de son coéquipier ; et aurait même pu l’undercuter sans la satanée voiture de sécurité… Car c’est bien la voiture de sécurité, non son rythme, qui a coûté à Oscar Piastri son podium, en permettant à Lewis Hamilton de bénéficier d’un arrêt gratuit.
« C’est agréable d’être déçu d’une 4e place » confiait Oscar Piastri après la course. D’autant plus agréable qu’avec cette course, McLaren valide son choix d’avoir remplacé Daniel Ricciardo, un pilote expérimenté, par le rookie australien. Daniel Ricciardo aurait-il aussi fini à un dixième de Lando Norris en qualifications ?
Top n°3 : Alexander Albon presque déçu par une 8e place ?
Quand Williams en vient à être déçue d’une 8e place en qualifications comme en course, c’est que les progrès faits à Grove sont aérodynamiques sont tout à fait spectaculaires ! Telle est la rançon du succès…
En effet en essais libres à Silverstone, les Williams volaient : elles signaient le top 5 en essais libres, avec même un Logan Sargeant, encore perfectible mais en progrès, en 5e place. En qualifications, Alexander Albon manqua de peu l’élimination en Q1, de même que Logan Sargeant d’ailleurs, sur une piste séchante et piégeuse : cela aurait été un camouflet pour Williams… Mais Alexander Albon sut assurer une 8e place presque décevante donc, tandis que Logan Sargeant calait en Q2 après de nouvelles erreurs (deux chronos annulés pour limites de piste).
En course, de nouveau, Williams ne fit aucune erreur sur le plan opérationnel. Mais Alexander Albon était tout de même sur le reculoir comme attendu en rythme en longs relais… Il tira cependant les bénéfices de sa stratégie (prolonger le premier relais en médiums) quand entra la voiture de sécurité, ce qui lui donna un arrêt gratuit. Il fallait encore assurer le coup en défendant face à Charles Leclerc ou Pierre Gasly… ce qu’il fait brillamment, en dépassant même Carlos Sainz (certes en pneus usés) à la stupéfaction de beaucoup ! Puis en résistant au retour de Leclerc…
Un autre excellent week-end pour Williams donc : trois Q3 d’affilée, la 8e place au classement des constructeurs désormais glanée (égalité de points avec Haas), un Albon toujours aussi météorique qui intéresserait Ferrari pour remplacer Sainz… C’est Noël en été.
Les flops
Flop n°1 : Alpine : la comparaison avec McLaren fait mal
L’avance d’Alpine sur McLaren au classement des constructeurs s’est envolée en une seule course : à Silverstone, l’équipe orange a marqué plus de points (30) que depuis le début d’année, lui permettant de prendre 12 points d’avance sur Alpine à la 5e place au classement des constructeurs.
McLaren deuxième force, Alpine reléguée dans le peloton : quel contraste donc avec la situation d’il y a quelques courses. Entre Barcelone et Monaco, Carlos Sainz voyait même Alpine devenir une menace pour être la 2e force du plateau. Finalement, ce ne fut pas Alpine, mais McLaren…
Le Grand Prix à Silverstone a donc dû faire bien mal à Alpine. Pas seulement en raison du double abandon (panne hydraulique pour Ocon, suspension cassée pour Gasly suite au contact avec un Lance Stroll très erratique). Mais aussi et surtout avec cette comparaison face à McLaren, l’équipe-miroir d’Alpine depuis le début d’année. L’équipe française était censée faire la différence en cours d’année, avec son développement : ce n’est pas le cas. Pas encore peut-être. Il faut l’espérer et il y a d’ailleurs toujours de l’espoir : car gagner un demi-dixième permettrait de faire un bond de géant tant la grille est serrée.
Talleyrand disait : quand je me regarde je me désole, quand je me compare, je me console. Mais quand elle se compare, Alpine se désole aussi…
Flop n°2 : Ferrari rate (encore) ses stratégies
Bis repetita non placent… Pour Ferrari, comme hélas trop souvent, la course a viré à la débâcle stratégique.
La Scuderia a été l’équipe ayant le moins bien géré l’entrée de la voiture de sécurité. Frileuse sur la dégradation, sur les risques à prendre en général, Maranello n’avait décidé d’arrêter ni Charles Leclerc, ni Carlos Sainz pour passer des tendres, les laissant en durs usagés. L’équipe craignait aussi de ne pas pouvoir finir la course en gardant les tendres C3 en bon état, ce malgré le relais très long (28 tours) effectué par George Russell avec ces pneus.
Après l’épreuve, Vasseur dressait un constat lucide et sévère pour les responsables de la stratégie chez Ferrari : « Je pense qu’on a fait tout à l’envers avec la Safety Car, on s’arrête juste avant et on passe de cinquième et sixième à 9e et 10e. Je pense qu’on n’a pas été agressifs avec les pneus sur tous les relais. On avait un peu peur de la dégradation.(…) Alors qu’en fait en course, avec des pneus de 30 tours, on améliorait à la fin et il n’y avait pas de dégradation. Donc on aurait pu faire soft/medium, mais c’était sur le fil car même McLaren a fait medium/hard. Mais on n’a pas assez poussé alors qu’on avait de la marge. »
Ferrari a tout de même une excuse : le peu de roulage en essais libres a privé l’équipe de précieuses données, après la panne de Charles Leclerc en EL2. Mais cela soulève d’ailleurs un autre problème : celui de la fiabilité. De la voiture comme de l’unité de puissance, après la nouvelle panne de Nico Hülkenberg en course.
Mais même avant la voiture de sécurité, Ferrari s’était d’ailleurs emmêlée les pinceaux : Charles Leclerc n’avait effectué qu’une petite dizaine de tours en durs. Une aberration compte tenu de la longueur supposée du relais avec ces C1. Autre élément déconcertant : Carlos Sainz avait oublié quel était « le plan B » de l’équipe à la radio.
Flop n°3 : Le cinq à la suite pour Sergio Pérez
Cinq Grands Prix ! Cela fait cinq Grands Prix que Sergio Pérez n’arrive pas à rentrer en Q3 avec ce qui est pourtant la meilleure voiture du plateau.
Bien sûr, à chaque reprise, Sergio Pérez ouvre la boîte à excuses. « Farce » des limites de piste en Autriche, mauvais timing d’entrée en piste à Silverstone, en fin de Q1, sur une piste moins sèche que pour ses rivaux…
Mais les excuses de Sergio Pérez sont aussi très perfectibles. Comment pardonner un crash à Monaco en Q1 ? Comment expliquer que Sergio Pérez ait vu trois de ses tours être annulés au Red Bull Ring pour franchissement des limites de piste, alors que d’autres pilotes sont arrivés à en placer au moins un ? Enfin, comment expliquer qu’Alexander Albon, pourtant parti juste avant Sergio Pérez en fin de Q1, et sur une piste donc encore moins favorable, ait lui réussi à passer (de justesse) en Q2. Et qui plus est non dans une Red Bull, mais dans une Williams ?
Max Verstappen ne s’est pas privé de souligner, avec férocité, les déboires de Sergio Pérez en qualifications : « Je crois que je vais devoir gagner le championnat des constructeurs tout seul ! » lançait-il. Et en effet même sans Sergio Pérez, Max Verstappen aurait plus de points que Mercedes à lui seul…
On demande à voir…
McLaren toujours deuxième force au Hungaroring ?
McLaren s’est clairement imposée comme la deuxième force du plateau, à Silverstone… mais l’histoire sera-t-elle aussi heureuse au Hungaroring ? Rien n’est moins sûr et c’est Lando Norris lui-même qui le reconnaissait dès le dimanche soir en conférence de presse. En effet, les McLaren brillent dans des conditions froides et surtout dans les virages à haute vitesse : ces deux facteurs étaient réunis à Silverstone.
Et la voiture orange serait toujours « faible » voire « terrible » dans les virages à basse vitesse, toujours selon Lando Norris. Or sur le Hungaroring au prochain Grand Prix, il y aura beaucoup de virages à faibles vitesses, et probablement sous de fortes chaleurs…
Ferrari, traditionnellement plus à l’aise dans les virages lents, de même qu’Aston Martin F1, pourraient ainsi sortir la tête de l’eau. Et pourquoi pas, peut-on l’espérer, Alpine, qui a brillé à Monaco. C’est ce qui fait la beauté de cette année : les places sur le podium sont indécises. À part la première, cela va de soi.
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